Dessins Animés
Animation Traditionelle, Animation 2D
Les techniques classiques les plus utilisées sont des décors peints sur papier, des personnages et objets mouvants dessinés et gouachés sur celluloïd (ou cellulos, feuille transparente d'acétate de cellulose). Mais il existent aussi d'autres techniques comme l'animation de personnages sur des feuilles de papiers, coloriés à la craie ou aux crayons de couleur comme par exemple la série d'animation JUNIOR.
Dans les années 1990, l'informatique a bouleversé les techniques traditionnelles, et aujourd'hui la plupart des dessins animés sont partiellement ou entièrement réalisés par ordinateur.
Films
Parmi longs métrages les plus célèbres :
Blanche Neige et les 7 nains, Walt Disney (É.U. - 1937)
Les Voyages de Gulliver, Dave et Max Fleisher (É.U. - 1939)
La Ferme des animaux, John Halas et Joy Batchelor (G.B. - 1954)
La Reine des neiges, Lev Atamanov (Russie - 1957)
Le Serpent blanc, Taiji Yabushita (Japon - 1958)
Le Roi des singes, Wan Lai-Ming et ses frères (Chine - 1961/1964)
Yellow Submarine, Georges Dunning (GB - 1968)
Horus prince du soleil, Isao Takahata (Japon - 1968)
Fritz the cat, Ralph Bakshi (É.U. - 1972)
La Planète sauvage, René Laloux (France - 1973)
Le Roi et l'oiseau, Paul Grimault (France - 1980)
Nausicaä de la vallée du vent, Hayao Miyazaki (Japon - 1984)
Mon voisin Totoro, Hayao Miyazaki (Japon - 1988)
Le Tombeau des lucioles, Isao Takahata (Japon - 1988)
Akira, Katsuhiro Otomo (Japon - 1988)
Porco Rosso, Hayao Miyazaki (Japon - 1992)
Pompoko, la révolte des tanukis]], Isao Takahata (Japon - 1993)
Ghost in the shell, Mamoru Oshii (Japon - 1995)
Princesse Mononoke, Hayao Miyazaki (Japon - 1997)
Kirikou et la sorcière, Michel Ocelot (France - 1998)
Mes voisins les Yamada, Isao Takahata (Japon - 2000)
Mari Iyagi, Lee Sung-Gang (Corée du Sud - 2001)
Les Triplettes de Belleville, Sylvain Chomet (France - 2003)
Jours d'hiver, Kihashiro Kawammoto (International - 2003)
Tokyo Godfathers, Satoshi Kon (Japon - 2003)
Animation en volume
Stop-Motion, Pâte à Modeler, Animation Volume
Souvent déconsidérée, elle est pourtant la plus ancienne des techniques d'animation. Ses pionniers sont Ladislas Starevitch (dès 1910) et Willis O'Brien (1933). Ce dernier démocratise son utilisation dans le cinéma de prises de vues réelles dans le cadre d'effets spéciaux. Cette discipline sera sans cesse améliorée par des artistes comme Ray Harryhausen (Jason et les Argonautes), Phil Tippet (Star Wars) jusqu'à l'avênement des techniques numériques. La République Tchèque (ex-Tchécoslovaquie), berceau d'une tradition séculaire de la marionnette, va particulièrement s'illustrer dans l'animation de volumes. L'école tchèque, emmenée par Jiří Trnka, Jiří Brdečka, Břetislav Pojar dans les années 60, engendrera des artistes majeurs du cinéma d'animation : Jan Švankmajer, Jiri Barta, entre autres. Des artistes anglais indépendants populariseront cette technique au sein de films totalement animés dans les années 80 : Colin Batty (The Sandman), Nick Park (Wallace & Gromit), Barry Purves (Screenplay), les frères Quay (La Rue des Crocodiles) jusqu'à contaminer de grosses productions américaines, produite par un autre adepte de la "stop motion", Tim Burton.
Films
Quelques longs métrages :
Le Roman de Renart de Ladislas Starevitch (1937 - 1941)
Les Vieilles Légendes tchèques de Jiří Trnka (1952)
Alice de Jan Švankmajer (1988)
L'Étrange Noël de Monsieur Jack, Henry Selick (1993)
James et la pêche géante de Henry Selick (1999)
Chicken Run, Peter Lord (2000)
Papier Découpé
Technique plus économique que celle du dessin animé, elle est très utilisée par les réalisateurs indépendants. Elle peut se diviser en deux tendances : l'animation d'éléments découpés et articulés et l'animation de dessins découpés en phases. Cette dernière approche fut celle choisie par René Laloux pour son premier long métrage, La Planète Sauvage, en 1973.
Dans l'autre tendance, on trouve quelques-uns des plus grands cinéastes d'animation actuels : Michel Ocelot, en France, et surtout Youri Norstein, en Russie, dont le film Le Conte des Contes est considéré unanimement comme "le plus grand film d'animation de tous les temps". Notons que ce dernier travaille depuis la fin des années 80 à la réalisation d'un long métrage adapté de la nouvelle de Nicolas Gogol, Le Nez, entièrement animé avec cette technique!
Aujourd'hui la technique d'animation de la marionnette en papier découpée sous caméra, articulée mais animée en 2 dimensions, a trouvé un nouveau souffle grâce au numérique. Utilisée dans des logiciels plus traditionnellements consacrés au compositing ou aux contenus multimédias dynamiques, elle est choisie sur des productions où rapidité et économie de moyens s'impose, et a donc gagné la faveur des séries télé. Dans ces logiciels utilisant un système de calques, les différents éléments de la marionnette (bras, avant-bras, buste, cuisse, etc) sont séparés et liés par des articulations virtuelles (où l'on aurait mis un fil ou une attache anglaise). La marionnette est créée une fois pour toute et réutilisée dans chaque plan.
Films
Un long métrage à retenir
La Planète Sauvage, René Laloux
Quelques courts métrages majeurs :
Le hérisson dans le brouillard de Youri Norstein Le Conte des Contes de Youri Norstein Les Trois Inventeurs de Michel Ocelot
Pixilation
Cette approche de l'animation consiste à filmer image-par-image (ou photographier avec la caméra) dans éléments ou acteurs réels. Norman McLaren lui a donné son titre de noblesse dans son célèbre court métrage Voisins. En France, quelques artistes s'y sont consacrés quelque peu au sein du studio Lardux, ou en indépendant, comme Jean-Pierre Jeunet, par exemple.
Films
Voisins de Norman McLaren
Les Aventures de Tom Pouce des frères Borthwick, qui mélange habilement animation de marionnettes et acteurs. Gisèle Kérosène de Jan Kounen. VROOM de BekO.
Animation par Ordinateur
Animation 3D, Images de Synthèse
Les images générées par ordinateurs ont constituées une grande révolution dans le cinéma d'animation international. Considérée dès le début, et jusqu'à très récemment, comme pervertissant les fondements artistiques et artisanaux de l'animation, l'animation numérique en 3D est devenu aujourd'hui la technique la plus utilisée dans le monde. Peu coûteuse, rapide, potentiellement illimitée, elle a ouvert des champs jusque-là inexplorés tant d'un point de vue esthétique qu'économique. Cependant cette technique, aussi puissante soit-elle, a surtout démontré par ses abus qu'elle ne pouvait compenser par ses artifices l'essence même d'un film : son scénario. Ainsi une majorité des produits générés grâce à cette technique ne présente aucun intérêt.
On retiendra juste, historiquement, qu'après avoir été développées sous couvert scientifique, les images de synthèse ont intégrées le cinéma sous l'impulsion d'un homme en particulier, John Lasseter. Son premier court métrage, Luxo Junior a prouvé que les images numériques pouvaient véhiculer des émotions.
Films
Un long métrage référence :
Toy Story, John Lasseter (1995) Premier long métrage réalisé entièrement sur ordinateur
Lui succèderont une série de longs métrages, conçus au sein du studio fondé par John Lasseter et Steve Jobs (PDG d'Apple), Pixar Animation Studios, dont le plus récent Les Indestructibles confirme l'avenir florissant des images de synthèse.
Côté "court", quelques artistes sortent du lot : - le canadien Chris Landreth (Ryan) - les français Pierre Coffin et Jérôme Boulbès
Les images de synthèse sont par ailleurs désormais omniprésentes dans les films de prises de vues réelles pour générer des effets spéciaux de plus spectaculaires et photoréalistes, voire pour en remplacer totalement les acteurs ou les décors.
Autres Techniques
D'autres techniques moins connues, issues principalement de l'expérimentation de quelques artistes indépendants existent aussi. Bien qu'elles utilisent le principe fondamental de la prise de vues image-par-image, ces techniques tendent à transcender les médiums traditionnels de l'animation, voire à s'affranchir des outils de captation des images et des sons (grattages sur pellicules de Norman McLaren) inhérents au cinéma. Il existe donc autant que techniques d'animation qu'il existe de médiums, chacun influençant ou contraignant les conditions de prises de vues, et surtout la narration même des films.
Peinture animée
La peinture animée sur papier ramène à la technique du dessin animé. En revanche la peinture sur verre est une approche tout à fait singulière car elle permet des effets visuels, des esthétiques fortes, des variations de profondeur de champs et d'éclairages presque infinies. Elle impose toutefois que chaque image soit éphémère, une image disparaissant après avoir été filmée au profit de la suivante et ainsi de suite.
Quelques artistes majeurs :
Alexander Petrov, cinéaste russe passé maître dans l'adaptation d'œuvres littéraires : Le Rêve d'un homme ridicule, Le vieil Homme et la mer, La sirène.
En France, Florence Miaihle représente presque à elle seule cette discipline remarquable.
Grattage sur Pellicule
Norman McLaren Len Lye
Volumes divers
On a animé du sable, de la terre, de la ferraille, des perles, des graines, des déchets, de la viande, des photographies, des alumettes, des cadavres, de la lumière, des épingles (l'écran d'épingles d'Alexandre Alexeïeff et Claire Parker) etc.
Mixité
Les cas de mélange de techniques d'animation sont nombreux et pour certains très anciens. Ladislas Starewitch combinait dans les années 20 acteurs et marionnettes animées. Les studios Disney ont très vite saisis l'intérêt de mixer personnages dessinés et acteurs (Fantasia, Les Trois caballeros, Mary Poppins, ...) jusqu'à l'inévitable Qui veut la peau de Roger Rabbit, paroxysme de l'animation mixte.