Scarface parait aujourd'hui estampillé "eighties" surtout à cause de la bande-originale très datée. Je ne dirai pas meilleur film de Brian de Palma comme je l'entends très souvent car je trouve L'Impasse nettement plus approfondi. La réalisation est flamboyante. Scarface est une épopée ultra-violente et décadente dont le personnage principal est loin d'etre sympathique. J'hallucine quand j'entends dire que Tony Montana est un modèle à suivre. Si on se place du point de vue de l'ascension sociale et les méthodes dont celui-çi se sert pour acceder en haut de l'organisation il y a de quoi etre perplexe ! Certains diront que L'Impasse est (à juste titreà l'antithèse parfaite de Scarface. Ce que je critique à Scarface est l'impossibilité de ressentir quelque chose pour le personnage, entre autre, pas le moindre attachement. Al Pacino est sensationnel et reçoit le Golden Globe pour son interprétation en 1984. Quand je pense que De Palma a reçu lui de son coté le Razzie Award du pire réalisateur...sa réalisation est magistrale et les séquences impriment la rétine durant 2h40. Il est certes dur de se reconnaitre comme je l'ai indiqué dans un personnage violent, caractériel et arriviste. Qu'est-ce qui fait donc la fascination de Scarface ? Sans doute la vision d'un self-made man, un personnage desoeuvré qui se fait tout seul et qui ne possède que "sa parole et ses couilles" pour le citer. Personne ne pourra l'empecher d'acceder là où où il a désiré aller. Et il obtient ce qu'il veut l'argent, les femmes, le pouvoir. Au final Scarface ressemble donc à un western où Miami serait le Far-West, les cubains les indiens et la police les cowboys. L'assaut final n'en est que plus demonstratif