IMAX (abréviation de l'anglais Image Maximum) est un procédé cinématographique permettant la projection d'images de dimensions et de résolutions supérieures au cinéma traditionnel (un écran IMAX mesure au minimum 22 m de long et 16 m de haut). En conséquence, l'architecture des salles IMAX est différente : la résolution de l'image étant plus importante, les sièges sont placés plus près de l'écran et sont orientés de 23° dans les dômes OMNIMAX.
Un peu d'histoire
La volonté d'accroître l'impact visuel d'un film existe depuis la création du cinéma : les meilleurs exemples sont les trucages de Georges Méliès ou l'arrivée du train en gare de La Ciotat, par les frères Lumière (le train était filmé de face et des spectateurs quittaient la salle en hurlant, de peur de finir écrasés).
Il y eut d'abord le relief avec port de lunettes à 2 couleurs, un œil rouge et un œil bleu, un film de Jack Arnold est tourné avec ce procédé l'Étrange Créature du lac noir, procédé utilisé pour le noir et blanc. Ce procédé de séparation des couleurs est néanmoins très fatigant pour les yeux.
Plus tard se sont développés des lunettes polarisantes à facettes, procédé utilisé encore aujourd'hui notamment pour leur attraction de cinéma en relief, dans quelques salles du Futuroscope ou dans les parcs Disney, à laquelle s'est ajouté récemment un plancher flottant dans la salle afin de faire « sentir » aux spectateurs les émotions du film, mouvements de caméra, tremblements, etc.
Abel Gance, dès 1927, réalise certaines parties de son fameux Napoléon sur triple écran.
Alfred Hitchcock a recours au procédé de relief pour son film Le crime était presque parfait, film en couleurs qui impose aux spectateurs le port de lunettes polarisantes, ce qui augmente le coût d'exploitation et gêne le confort visuel des spectateurs.
Le pavillon des États-Unis lors de l'exposition internationale de Bruxelles en 1958 avait dévoilé le Circlorama : une vision à 360° au moyen de 11 écrans disposés autour d'une salle circulaire. Le problème était tout de même pour les spectateurs de savoir dans quelle direction regarder, et pour le réalisateur d'arriver à prévoir leurs réactions. De plus, la proximité des projecteurs au centre de la salle pouvait présenter un risque d'incendie.
Les procédés Cinémascope (objectif Hypergonar inventé par Henri Chrétien) et Vistavision élargissaient l'image à partir d'une bobine 35 mm. Il existait également le Cinérama, technique nécessitant plusieurs projecteurs. Bien qu'impressionnant, le Cinérama était difficile à mettre en œuvre, la jonction entre les écrans étant trop visible.
Le système IMAX a été développé par trois Canadiens : Graeme Ferguson, Roman Kroitor et Robert Kerr. Durant l'exposition universelle de 1967 qui se tenait à Montréal, au Québec, leur système multi-projecteur rencontra des difficultés, ce qui les poussa à créer un système mono-projecteur. Au cours de la même exposition de 1967, le pavillon français exposait justement un système monoprojecteur sur demi-sphère concave : le Panrama.
La première démonstration du procédé IMAX eut lieu à Ōsaka, au Japon, en 1970. Le film de démonstration projeté avait été tourné avec trois caméras simultanément, ce qui devait permettre de « créer une impression évoquant le relief » (allégation déjà tenue en leur temps par le Cinémascope, puis par le Cinérama, et ne reposant sur aucune base sérieuse).
Le premier cinéma IMAX fut inauguré en 1971 à Toronto.
En mai 2003, il existait 230 cinémas IMAX dans 34 pays, la moitié d'entre eux étant des salles à but non lucratif (musées et centres scientifiques). Des réalisateurs comme Jean-Jacques Annaud ont donné une crédibilité artistique au procédé. Quelques salles IMAX ont également fermé dans le monde, ou sont passées sous licence d'exploitation comme celle de La Défense près de Paris dit "Dôme Imax" ouvert le 14 juillet 1989, et qui a rouvert le 27 avril 2006.
Technique utilisée
Le but de l'IMAX étant d'élargir l'image, la pellicule se déroule horizontalement, de part et d'autre de la caméra et non pas verticalement, de bas en haut, comme sur une caméra classique.
Sur un film 70 mm traditionnel, la partie de la pellicule consacrée à l'image mesure 48,5 mm de large pour 22,1 mm de haut. Pour l'IMAX, l'image mesure 69,6 mm de large pour 48,5 mm de haut.
Pour un film de même durée, une pellicule IMAX sera trois fois plus longue qu'un film traditionnel : environ 1 kilomètre de pellicule pour 10 minutes de film.
Les caméras IMAX utilisent des pellicules Estar (marque déposée de Kodak, équivalent au Mylar de DuPont), beaucoup plus résistantes qu'un film conventionnel. En effet, les produits chimiques utilisés pour le développement des pellicules les détériorent. Cette résistance est utile pour les projecteurs IMAX qui sont très sensibles aux variations d'épaisseur du film ou à l'altération des perforations situées de chaque côté de la pellicule (ou plutôt en haut et en bas dans le cas d'un film IMAX).
Le format IMAX est aussi appelé « 15/70 », en référence aux 15 perforations par image de 70 mm.
Contrairement à un film traditionnel, un film IMAX ne comporte pas de piste son, afin de consacrer un maximum de pellicule à l'image : un magnétophone à bandes 6 pistes/35mm est donc synchronisé au film (ce système était déjà utilisé dans le cinéma traditionnel pour les doublages et l'insertion d'effets sonores). Depuis les années 1990, le magnétophone à bandes a été remplacé par son équivalent numérique, synchronisé par code SMPTE (d'une plus grande précision), ce qui à ouvert la voie au DTS et au Dolby Digital.
L'IMAX était un vrai défi technique. En effet, aucun projecteur 70 mm de l'époque n'avait la précision nécessaire à « l'expérience IMAX ». William Shaw, d'IMAX, adapta une lentille cylindrique au projecteur, ajouta un compresseur à air afin de fluidifier le déroulement du film et de bien aplatir la pellicule dans le couloir de projection. Le parfait alignement de l'image est assuré par quatre picots qui viennent s'enficher dans les perforations aux quatre coins de l'image. Des bras sont utilisés pour ralentir la pellicule, afin d'éviter les micro-tremblements lors de l'insertions des picots dans les perforations. L'obturateur reste ouvert environ 20 % plus longtemps que dans le cas d'un équipement classique et l'ampoule est plus puissante. Les plus gros projecteurs, équipés de lampes de 12 à 18 kW à système de refroidissement à eau, peuvent peser jusqu’à 1,8 tonnes.
Parmi les évolutions de la norme IMAX, on peut noter les dômes OMNIMAX (comme au Futuroscope de Poitiers ou bien la Géode de la Cité des Sciences et de l'Industrie, à Paris), les films en 3 dimensions, le cinéma dynamique, la possibilité de filmer à 48 images par seconde (habituellement, un film au cinéma est diffusé à 24 images par seconde et à 25 images par seconde à la télévision). Le système audio a également été amélioré pour permettre le son 3D.
Et le spectateur ?
Toutes ces techniques combinées (l'écran immense, sa proximité, les sons jaillissant de toutes parts) font vivre au spectateur une véritable expérience visuelle. Il est littéralement enrobé par l'image et le son. Le cinéma dynamique (les sièges bougent de façon synchronisée au mouvement de la caméra) renforce évidemment cette impression, certains spectateurs souffrant même « du mal de mer » durant la projection.
Les films IMAX
Bien que le procédé IMAX soit impressionnant, les contraintes financières et techniques qu'il impose limitent son utilisation à des documentaires (la plupart des films IMAX durent une quarantaine de minutes). Des caméras IMAX ont ainsi été transportées dans la navette spatiale, au sommet de l'Everest et jusqu'en Antarctique (mais également en tournée avec les Rolling Stones).
Des salles IMAX diffusant également des films selon le procédé classique, c'est tout naturellement que l'industrie du divertissement s'est intéressée à ce procédé. Des court-métrages sont apparus à la fin des années 1990, notamment T-Rex : retour vers le crétacé (1998), Le Château hanté (1998).
Jean-Jacques Annaud réalise en 1997 le premier moyen métrage de fiction utilisant le procédé : Les Ailes du courage, qui nécessite le déplacement et l'entretien d'une caméra de 70 kg à plus de 4000 m. d'altitude. En 1999, Disney produit le premier long métrage en IMAX : Fantasia 2000, puis plus tard La Légende de l'étalon noir (2003).
A l'automne 2002, IMAX et les studios Universal sorte au cinéma une nouvelle version IMAX d'Apollo 13. Cette reprise fut possible grâce à l'utilisation d'une nouvelle technologie signée IMAX, le DMR, un procédé de remasterisation des films à la norme IMAX. D'autres films bénéficièrent de cette technologie : La Guerre des étoiles (une version raccourcie, à cause de limitations techniques comme la longueur de la pellicule), Matrix Reloaded, et sa suite, Matrix Revolutions, qui fut le premier film à sortir simultanément en salles IMAX et conventionnelles.
Les films bénéficiant du procédé DMR sont bien accueillis par le public, même si les puristes font remarquer que le déclin du Cinérama a été précipité par le DMR, procédé à leurs yeux simpliste et techniquement inférieur.
IMAX réserve son label de qualité « l'expérience IMAX » aux films originellement tournés en IMAX, mais dorénavant l'applique aux films remasterisé grâce au DMR.
Le réalisateur James Cameron a réalisé un documentaire en IMAX 3D sur l'épave du Titanic intitulé Les Fantômes du Titanic.
En 2002, huit films IMAX avaient été nominés aux Oscars, le court-métrage animé « le Vieil homme et la mer » ayant remporté un Oscar en 2000.
En 2006, Harry Potter et la Coupe de feu (film) est le premier long-métrage à être diffusé au Canada en IMAX. Pour cela, il a fallu acquérir d'un nouvel équipement qui permet de projeter des films d'une durée de deux heures et demi. Le film a été remasterisé pour cette occasion. A savoir aussi que le son sera de 12 000 watts pour cette occasion.